Le Gouvernement a réformé les communautés professionnelles territoriales de santé et les maisons de santé. L’objectif est de faciliter l’interprofession au plus près du territoire en assouplissant la réglementation. De quelle façon ?
Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) associent des professionnels de santé de toutes spécialités, exerçant en structure d’exercice coordonné (maisons et centres de santé), en cabinet de groupe ou individuel voire en établissement médico-social (particulièrement en EHPAD).
Les professionnels des établissements hospitaliers publics ou privés, notamment du fait de leur fonction de proximité, peuvent participer ou contractualiser avec les CPTS.
Ces CPTS viennent de faire l’objet d’une réforme qui prévoit qu’au terme d’une période transitoire d’un an, elles auront l’obligation de se constituer sous une forme associative.
En outre, elle leur permet d’opérer des versements d’indemnités et de rémunérations au profit de leurs membres, notamment afin de compenser la perte de ressources entraînées pour les membres par les fonctions qu’ils exercent au sein de la CPTS ou par leur participation à la mise en œuvre de ses missions. Les modalités de versement de ces indemnités seront précisées dans un décret à venir.
Les missions assurées par les CPTS sont redéfinies comme étant : l’amélioration de l’accès aux soins, l’organisation des parcours de soins associant plusieurs professionnels de santé, le développement des actions territoriales de prévention, le développement de la qualité et de la pertinence des soins, l’accompagnement des professionnels de santé sur leur territoire et la participation à la réponse aux crises sanitaires.
Les CPTS sont financées par des aides spécifiques de l’Etat ou de la Caisse nationale d’assurance maladie, dans le cadre d’une convention conclue par la CPTS avec l’Agence régionale de santé (ARS) et la Caisse primaire d’assurance maladie. Un décret à venir doit préciser cette mesure.
Les CPTS dont le projet de santé est validé par l’ARS vont pouvoir bénéficier d’une exonération d’impôt sur les sociétés et de cotisation foncière des entreprises à raison de leurs missions de service public.
Par ailleurs, les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) constituées sous la forme de sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires (SISA) peuvent désormais salarier elles-mêmes les assistants médicaux et, plus largement, tout professionnel de santé.
Notez que les médecins salariés peuvent être choisis comme médecins traitants et que les tarifs applicables aux actes des professionnels de santé salariés sont les tarifs conventionnels appliqués aux professionnels libéraux.
En outre, afin de faciliter encore davantage la pluriprofessionnalité et les prises en charge globales sans faire appel au salariat mais simplement à des interventions ponctuelles, une MSP constituée sous forme de SISA est autorisée à percevoir des subventions forfaitaires, à charge pour elle d’en assurer la redistribution à chaque intervenant concerné. En clair, il s’agira d’un partage d’honoraires.
Pour favoriser la pérennisation des MSP dans les déserts médicaux, lorsque le nombre ou la qualité des associés, à savoir au minimum 2 médecins et un auxiliaire médical, n’est pas satisfait, les délais permettant à un juge de prononcer la dissolution de la SISA sont étendus. Initialement fixés à 6 mois, ces délais peuvent être portés jusqu’à 18 mois dans le cas où, dans l’intervalle, un salarié a pu être recruté en remplacement du professionnel manquant.
Enfin, les SISA sont autorisées à développer des activités de groupement d’employeurs au bénéfice de tout ou partie de leurs associés. Les SISA pourront mettre des assistants médicaux au service de médecins généralistes, qui définiront seuls leurs missions, sans que cela représente une charge ou une responsabilité pour les autres associés.
Sources :
Réforme des communautés professionnelles territoriales de santé : quoi de neuf ? © Copyright WebLex – 2021