Le notaire est tenu d’un devoir de conseil qui consiste à informer et à éclairer ses clients, notamment sur la portée et les effets (fiscaux par exemple) des actes auxquels il prête son concours. Comment ce devoir peut-il être satisfait lorsqu’il est question d’assurance-vie et de succession ? Illustration.
Un notaire est attaqué en justice par le légataire d’une personne dont il s’était chargé de la succession.
La raison ? La réception, par le légataire, d’une proposition de rectification fiscale au titre de 3 contrats d’assurance-vie le désignant comme bénéficiaire… non indiqués dans la déclaration de succession déposée par le notaire.
Ce qui décide le notaire à rechercher à son tour la responsabilité de l’organisme d’assurance, avec qui il avait pourtant été en contact pour d’autres types de contrats détenus par le défunt…
S’abstenir de l’informer de l’existence de contrats d’assurance-vie, le laissant lui et le bénéficiaire de l’assurance-vie dans l’ignorance pendant toute la durée du délai légal de déclaration fiscale, n’est pas normal, selon lui…
… mais pas anormal pour l’organisme d’assurance, qui rappelle que, selon la loi, même s’il est informé du décès du souscripteur d’un contrat d’assurance-vie, il n’est pas tenu d’informer le notaire chargé de la succession de l’existence de ce type de contrat, à défaut de demande en ce sens de sa part.
Qu’en pense le juge ?
Il rappelle :
Le juge constate ici que le notaire n’a jamais clairement demandé à l’organisme d’assurance de l’informer de l’existence éventuelle des contrats d’assurance-vie souscrits par la défunte.
De plus, l’assureur n’avait aucune obligation de porter à la connaissance du notaire ce type d’information.
La responsabilité de l’assureur ne peut donc pas être recherchée sur ce terrain !
Notaires : la clarté est de mise avec les organismes d’assurance-vie – © Copyright WebLex