Pour soutenir le secteur du cinéma en ces temps de crise sanitaire, diverses mesures de soutien ont été prises pour l’année 2020. Celles-ci viennent de faire l’objet de nouveaux aménagements. Lesquels ?
Certaines aides sélectives (notamment les aides financières destinées à soutenir l’édition ou la réédition d’une œuvre cinématographique ou audiovisuelle) attribuées au cours de l’année 2020 font l’objet d’une majoration lorsqu’elles concernent l’édition ou la réédition d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles sous forme de vidéogrammes destinés à l’usage privé du public, dont la commercialisation a été initiée ou est prévue à une date postérieure au 31 janvier 2020.
Le montant de la majoration pour chaque œuvre est fixé par application d’un taux de majoration déterminé en fonction du nombre d’œuvres éligibles et des crédits affectés aux aides concernées, dans la limite de 25 % de l’aide initiale.
Pour l’attribution de la majoration, l’éditeur de vidéogrammes doit transmettre, au plus tard le 31 décembre 2020, une demande par voie électronique au Centre national du cinéma et de l’image animée.
Pour soutenir la relance de la production cinématographique, audiovisuelle et multimédia, des aides financières sélectives exceptionnelles sont attribuées, avant le 30 juin 2021, aux entreprises ou organismes, quel que soit leur domaine d’activité, qui concourent, par les projets d’envergure qu’ils développent en France, à la modernisation numérique et durable de l’appareil de production.
Pour être admis au bénéfice des aides, les entreprises ou organismes doivent être établis en France.
Notez que sont réputés établis en France les entreprises ou organismes y exerçant effectivement une activité au moyen d’une installation stable et durable et dont le siège social est situé en France, dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou dans un Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen.
Attention, pour les entreprises ou organismes dont le siège social est situé dans un autre Etat membre de l’Union Européenne, le respect de la condition d’établissement en France, sous forme d’établissement stable, de succursale ou d’agence permanente, n’est exigé qu’au moment du versement de l’aide.
Les aides sont attribuées et leur montant est déterminé, dans la limite de 800 000 € par entreprise ou organisme, en considération :
Notez que l’attribution des allocations directes est soumise à la règlementation du régime cadre national n° SA.57299 autorisé par la Commission européenne.
Pour l’attribution d’une aide, l’entreprise ou l’organisme doit transmettre par voie électronique :
Attention, lorsque le projet est développé par plusieurs entreprises ou organismes, la demande doit être présentée conjointement par ceux-ci.
La décision d’attribution est prise après avis d’une commission, à la suite notamment d’une sélection préalable des projets retenus et une audition des entreprises concernées.
L’aide est attribuée sous forme de subvention.
Elle doit faire l’objet d’une convention conclue avec l’entreprise ou l’organisme bénéficiaire, qui fixe notamment ses modalités de versement et les circonstances dans lesquelles celle-ci donne lieu à reversement.
Lorsqu’une aide est attribuée à plusieurs entreprises ou organismes développant un projet commun, la convention doit être conclue avec ces entreprises ou organismes et le montant de l’aide est versé selon la répartition convenue entre eux.
Par exception, il est prévu que le montant des sommes inscrites sur le compte automatique des entreprises de production à raison de la représentation commerciale en salles de spectacles cinématographiques au titre de l’année 2021 est égal à la moyenne des sommes inscrites sur leur compte au titre des années 2018, 2019 et 2020.
Les modalités d’inscription à titre définitif des sommes calculées à raison de la représentation commerciale en salles de spectacles cinématographiques en 2020 font également d’objet d’un assouplissement.
Enfin, par exception, il est prévu que le montant des sommes inscrites sur le compte automatique des entreprises de vente à l’étranger au titre de l’année 2021 est égal à la moyenne des sommes inscrites sur leur compte au titre des années 2018, 2019 et 2020.
Notez que ne sont prises en compte que les sommes calculées correspondant aux œuvres pour lesquelles les entreprises de vente à l’étranger disposent encore, en 2021, des droits d’exploitation pour la commercialisation à l’étranger.
Afin de tenir compte des impacts de la crise sanitaire, il est prévu que les taux de calcul des sommes représentant des aides financières automatiques auxquelles peuvent prétendre les entreprises de production, entre le 14 octobre et le 29 octobre 2020, sont fixés de manière dérogatoire.
Ces taux sont les suivants :
Diverses mesures de soutien sont prises en faveur des entreprises de distribution d’œuvres cinématographiques.
Notez que le taux est nul lorsque le montant de la recette réalisée par les œuvres cinématographiques de longue durée est supérieur à 6 150 000 €.
La seconde mesure constitue en l’attribution d’aides exceptionnelles sous forme d’allocations directes aux entreprises de distribution afin de compenser une partie des dépenses qu’elles ont effectuées pour la distribution d’œuvres cinématographiques dont l’exploitation en salles de spectacles cinématographiques a été dégradée, interrompue ou empêchée par les mesures de restriction des horaires puis d’interdiction d’accueil du public dans ces salles, applicables à compter du 17 octobre 2020.
Les allocations directes sont attribuées aux entreprises de distribution éligibles au bénéfice des aides financières à la distribution cinématographique au titre de chaque œuvre cinématographique dont la sortie en salles de spectacles cinématographiques a eu lieu ou devait avoir lieu entre le 14 octobre 2020 et le 18 novembre 2020.
Dépenses éligibles .
Les dépenses de distribution éligibles aux allocations directes sont notamment celles relatives à la duplication des fichiers numériques comprenant l’œuvre cinématographique, les bandes annonces, le doublage et le sous-titrage.
Ces dépenses, à l’exception de celles liées à l’achat d’espaces publicitaires sur les services de télévision, doivent avoir été effectuées auprès d’entreprises indépendantes de l’entreprise de distribution bénéficiaire de l’aide, qui répondent aux conditions suivantes :
Pour rappel, une entreprise en contrôle une autre :
Montant de l’allocation allouée
Le montant de l’allocation directe est fixé à :
Demande d’allocations
Pour l’attribution de l’allocation directe, l’entreprise de distribution doit remplir et transmettre, par voie électronique, un formulaire de demande établi par le Centre national du cinéma et de l’image animée, accompagné des factures acquittées détaillées justifiant du montant des dépenses de distribution effectuées antérieurement à la sortie en salles de spectacles cinématographiques ayant eu lieu ou initialement prévue.
Notez que l’attribution des allocations directes est soumise à la règlementation européenne applicable, notamment celle relative aux régimes d’aides en faveur des œuvres audiovisuelles.
Les œuvres cinématographiques pour lesquelles une allocation directe a été attribuée sont, au regard de leurs difficultés particulières d’exploitation, considérées comme des œuvres difficiles.
Par dérogation, l’intensité des aides publiques accordées pour la distribution de ces œuvres peut dès lors être portée à 80 % des dépenses de distribution.
La troisième mesure consiste également en l’octroi d’aides exceptionnelles sous forme d’allocations directes aux entreprises de distribution afin de compenser une partie de la perte de recettes qu’elles ont subie à raison des mesures de restriction des horaires d’accueil du public en salles de spectacles cinématographiques dans les zones géographiques concernées par ces mesures entre le 17 et le 29 octobre 2020.
Les allocations directes sont attribuées aux entreprises de distribution éligibles au bénéfice des aides financières à la distribution cinématographique au titre des œuvres cinématographiques sorties en salles à compter du 1er juillet 2020 dont elles ont assuré la distribution.
Montant de l’allocation directe
Le montant de l’allocation directe est fixé à 2,50 € par entrée réalisée dans les établissements de spectacles cinématographiques situés dans les zones géographiques concernées par les mesures de restriction durant la période au cours de laquelle ces mesures y étaient effectivement applicables.
Le montant de l’allocation directe est toutefois fixé à 1,25 € par entrée réalisée pour les œuvres cinématographiques dont l’exploitation a été moins affectée par les mesures de restriction dès lors qu’elles peuvent être considérées comme principalement destinées au jeune public.
Ce critère est déterminé au regard d’un faisceau d’indices prenant notamment en compte :
Point important, les entreprises de distribution doivent prendre toute disposition à l’égard des ayants droit afin que l’aide soit traitée selon les mêmes modalités contractuelles que celles prévues pour les recettes d’exploitation en salles de spectacles cinématographiques.
Demande de l’aide
Pour l’obtention de l’aide, les entreprises de distribution doivent transmettre, par voie électronique, un formulaire établi par le Centre national du cinéma et de l’image animée.
Octroi de l’aide
La décision du président du Centre national du cinéma et de l’image animée précise le montant de l’aide attribuée et ses modalités de versement.
Là encore, l’attribution de l’aide exceptionnelle est soumise à la règlementation européenne applicable, notamment en ce qui concerne les régimes d’aides en faveur des œuvres audiovisuelles.
Dans le cadre de la création et de la diffusion des œuvres cinématographiques et audiovisuelles de courte durée, le délai de 2 ans prévu dans divers domaines est allongé à 3 ans.
Il s’agit notamment du délai :
Par ailleurs, dans le cadre de l’octroi d’aides financières sélectives à la production avant réalisation, l’entreprise de production dispose en principe d’un délai de 15 mois suivant la notification de la décision de principe pour remettre le dossier. A défaut, la décision de principe est caduque.
Ce délai est désormais porté à 24 mois.
Notez que cette disposition s’applique également aux aides attribuées en 2019 pour lesquelles le délai de 15 mois n’est pas expiré au 25 décembre 2020.
En outre, il est prévu que dans le cadre des allocations directes à la représentation en salles d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles de courte durée (aides financières automatiques), le montant des allocations est calculé, une fois par an, par application d’un forfait de 57 centimes d’euros par entrée payante réalisée durant l’année civile précédant celle au cours de laquelle ce calcul est effectué, dès lors que le nombre total d’entrées réalisées durant cette année civile atteint le seuil de 1 500.
Il est désormais prévu que pour le calcul, en 2021, des allocations directes à la représentation en salles d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles de courte durée, cette condition n’est pas applicable.
Source : Délibération n° 2020/CA/28 du 8 décembre 2020 modifiant le règlement général des aides financières du Centre national du cinéma et de l’image animée
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