Un diagnostiqueur réalise un diagnostic mérule sur une maison devant être vendue… un diagnostic finalement erroné parce qu’il apparaît, après la vente, qu’il y a bel et bien de la mérule… Une erreur due à la rapidité de l’examen mené par le diagnostiqueur ? C’est ce que pense l’acquéreur… et le juge ?
Des propriétaires décident de vendre une maison dont ils ont hérité il y a plusieurs années. Pour se faire, ils demandent à un diagnostiqueur de venir établir les diagnostics requis, dont l’un relatif à la mérule qui révèle que ce champignon est présent dans la cuisine.
Par la suite, un acquéreur manifeste son intérêt pour la maison et signe un compromis de vente.
Avant la signature de l’acte de vente, les héritiers font effectuer des travaux pour faire disparaître la mérule dans la cuisine. Une absence qui est ensuite constatée par le diagnostiqueur qui rédige un 2nd diagnostic, vierge cette fois.
Après la signature de l’acte de vente, le nouveau propriétaire des lieux effectue des travaux, notamment dans la cuisine… qui révèlent la présence de mérule.
Parce que le 2nd diagnostic indique l’absence de champignon, le nouveau propriétaire estime que le diagnostiqueur doit l’indemniser, notamment au vu des modalités dans lesquelles il a réalisé son examen.
Il est en effet révélé que le diagnostiqueur est resté en moyenne 3 minutes par pièces de la maison pour le 1er diagnostic et 6 minutes par pièces pour le 2nd.
Un examen trop rapide et manifestement insuffisant pour parvenir à l’établissement de diagnostics sérieux, selon l’acquéreur… et selon le juge, qui condamne le diagnostiqueur à l’indemniser.
Source : Arrêt de la Cour de cassation, 3e chambre civile, du 16 septembre 2021, n° 19-20153 (NP)
Diagnostiqueur : prendre son temps, c’est parfois utile… © Copyright WebLex – 2021