Un certain nombre d’évolutions juridiques de cette fin d’année 2022 intéressent particulièrement les professionnels du secteur de la pêche. Selon la taille du navire ou le lieu de pêche, en effet, de nouvelles obligations sont à connaître. En prime : des précisions sur la future responsabilité élargie du producteur pour les engins de pêche…
Depuis le 1er janvier 2023, les bateaux de pêche d’au moins 15 mètres de longueur battant pavillon français, qui naviguent dans certaines zones listées ici, sont obligés de participer à un programme d’observation embarquée.
Cela oblige le capitaine à s’assurer que le navire dispose, avant d’embarquer un observateur des pêches ou de la faune et flore marines, d’une autorisation d’embarquement d’observateurs à la pêche.
À défaut, il doit entreprendre les démarches nécessaires pour obtenir ladite autorisation.
Notez que les navires équipés de caméra embarquée dans le cadre de l’amélioration des connaissances sur les captures accidentelles d’espèces protégées sont exemptés de cette obligation.
Ils peuvent toujours la mettre en œuvre, sur la base du volontariat, en participant au programme ObsMer.
Pour rappel, dans le cadre de ce programme, l’obligation de participer à un programme d’observation embarquée s’applique à partir du moment où l’armateur ou le patron pêcheur est contacté par un observateur du programme pour organiser l’embarquement.
Les navires de 6 mètres et plus sous pavillon français et détenant à bord des filets et/ou des chaluts sont dans l’obligation d’emporter une balise VMS ou VMS petits-côtiers dans le golfe de Gascogne.
Ces balises de surveillance doivent être pleinement opérationnelles et paramétrées pour émettre une position en temps réel, toutes les heures, à compter du départ du port.
Sous réserve d’exception, cette obligation va s’étendre progressivement durant l’année 2023, entre le 1er mars et le 31 décembre, en fonction du numéro d’identification externe (CFR) du navire concerné. Vous pouvez consulter les dates d’entrée en vigueur du dispositif selon les CFR ici.
Par ailleurs, il est créé une obligation de participation à l’expérimentation scientifique relative à l’évaluation de l’efficacité de 3 dispositifs techniques de réduction des captures accidentelles de dauphin commun à bord de fileyeurs du golfe de Gascogne sous pavillon français.
La liste des navires concernés et les modalités d’équipement en dispositifs techniques et caméras sont consultables ici.
Sachez que les navires concernés seront équipés progressivement jusqu’au 15 décembre 2023.
En outre :
Pour rappel, la pêche professionnelle à l’aide de certains engins ou techniques (chalut, senne tournante coulissante, drague, senne de plage et gangui) en Méditerranée nécessite d’avoir une autorisation européenne de pêche.
Les critères d’attribution de cette autorisation et ses conditions de délivrance sont modifiés à partir du 25 décembre 2022.
Les demandes sont instruites suivant un ordre de priorité qui comporte plusieurs critères, dont 2 ne seront pas pris en compte pour l’année 2023. Il s’agit des critères privilégiant les armateurs ou les marins :
Pour rappel, les obligations liées à la responsabilité élargie du producteur (REP) imposent aux fabricants de certains produits (emballages ménagers, textiles, médicaments, etc.) d’organiser la gestion des déchets générés par ces derniers. Ces dispositifs reposent donc sur le principe du « pollueur-payeur ».
Le 1er janvier 2025, une filière REP engins de pêche va voir le jour. L’occasion pour le Gouvernement d’apporter quelques précisions…
Ainsi, il vient définir ce qu’il faut entendre par « engin de pêche ». Il s’agit de « tout élément ou toute pièce d’équipement qui est utilisé dans le cadre de la pêche ou de l’aquaculture pour cibler, capturer ou élever des ressources biologiques de la mer, ou qui flotte à la surface de la mer et est déployé dans le but d’attirer et de capturer ou d’élever de telles ressources biologiques de la mer ».
Il définit également la notion de « déchets d’engin de pêche » comme étant « toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire ».
Par ailleurs, le Gouvernement précise que les professionnels concernés sont invités à proposer les clauses d’un futur accord d’ici le 30 juin 2023 pour mettre en place la filière REP.
En l’absence d’accord, il reprendra la main pour imposer une réglementation opérationnelle pour le 1er janvier 2025.
Source :
Pêcheurs : une réglementation qui se renforce… © Copyright WebLex – 2023