L’essentiel des mesures adoptées dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 concerne les professionnels de santé et, plus généralement, le secteur de la santé. Focus sur les principales nouveautés à connaître…
Désormais, les médecins remplaçants et les étudiants en médecine remplaçants peuvent opter pour le dispositif de déclaration et de paiement simplifié des cotisations et contributions sociales, dès lors
De plus, le régime de responsabilité des médecins assurant la régulation des appels du SAS dans le cadre d’un exercice libéral est modifié.
À présent, lorsqu’ils exercent cette activité de régulation en libéral, ils bénéficient du régime de responsabilité administrative des agents des établissements publics de santé.
Deux expérimentations sont mises en place pour les infirmiers :
Notez que pour ces 2 expérimentations, les modalités et territoires concernés doivent prochainement être précisés.
Les règles relatives aux établissements d’hébergement pour personnes âgées, dépendantes (EPHAD) sont revues, notamment concernant la conclusion du contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens.
Par principe, la personne qui gère un EHPAD conclut un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) avec le ou les présidents du conseil départemental et le directeur général de l’agence régionale de santé, pour une durée de 5 ans.
Jusqu’à présent, la personne morale qui exerçait un contrôle exclusif sur d’autres structures pouvait conclure ce contrat pour le compte des sociétés contrôlées gérant un EHPAD.
Cette disposition est supprimée. À la place, il est prévu que les autorités peuvent décider de conclure ce contrat avec la personne morale qui contrôle financièrement la personne qui gère l’établissement.
Afin de préparer la prochaine arrivée des services autonomie à domicile (SAD), la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 apporte des précisions, notamment concernant les mesures transitoires (qui commenceront à s’appliquer au plus tard le 30 juin 2023) qui prévoient :
La loi revient également plus globalement sur le financement de ces SAD et sur les tarifs horaires pour les services habilités à recevoir des personnes bénéficiant de l’aide sociale.
Dorénavant, les professionnels de santé qui perçoivent une pension de retraite peuvent exercer une activité dans les zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l’accès aux soins sans avoir à respecter un plafond de revenus ou un délai de carence (normalement prévus en cas de cumul emploi-retraite).
En clair, ils peuvent donc bénéficier d’un cumul emploi-retraite total. Un décret à paraître viendra apporter des précisions à ce sujet.
Le dispositif de recouvrement des cotisations indues en cas d’inobservation des règles de tarification, de distribution ou de facturation d’actes, prestations ou produits de santé par un professionnel ou un établissement de santé est complété.
Ainsi, lorsque l’inobservation des règles de tarification est révélée par l’analyse d’une partie de l’activité du professionnel, du distributeur ou de l’établissement, l’indu est fixé forfaitairement, par extrapolation, à tout ou partie de l’activité donnant lieu à prise en charge de l’assurance maladie.
Dans ce cadre, une procédure contradictoire est mise en place entre l’organisme d’assurance maladie en charge du recouvrement de cet indu et le professionnel, le distributeur ou l’établissement.
Lorsque la somme fixée forfaitairement est acceptée, par écrit, par le professionnel, son montant est opposable aux 2 parties.
De plus, le montant de la pénalité en cas de fraude est modifié. Ce montant est fixé en fonction de la gravité des faits reprochés :
La nouveauté tient ici au fait qu’il n’est plus tenu compte de la procédure de contrôle par échantillonnage pour fixer le montant de la pénalité en cas de fraude.
Par ailleurs, l’organisme d’assurance maladie peut recouvrer une indemnité complémentaire, auprès du contrevenant, équivalant à 10 % des sommes réclamées au titre des remboursements intervenus à tort.
Cette somme est justifiée par les frais de gestion que l’organisme d’assurance maladie engage lorsque l’inobservation des règles constatée est constitutive d’une fraude du professionnel, ou lorsque le versement indu est le résultat d’une fraude de l’assuré, du bénéficiaire, de l’allocataire, de l’adhérent ou d’un prestataire de santé.
De nombreuses autres mesures ont été adoptées, parmi lesquelles il est possible de retenir celles relatives :
Source : Loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023
2023 : quelles nouveautés pour les professionnels de santé ? © Copyright WebLex – 2022